Légende Bretonne

    Un jeune homme qui s'appelait Banéad avait une énorme et gênante bosse sur le dos.

Un jour, tandisqu'il cheminait dans la forêt, il entendit des voix. Il savait qu'il pouvait s'agir des korils et autres korrigans - les lutins typique de Bretagne -  et décida d'accélerer le pas. Il avait voulu rebrousser chemin car les voix se faisaient de plus en plus vive, mais étant "armé" d'une fourche, il se dit qu'il lui valait mieux continuer. En effet, les korils craignaient les fourches et n'approchaient pas ceux qui en était dôté. Il continua donc. Très vite, la nuit tomba. Il fit halte sous un arbre et s'endormit. A son réveil, il entendit de nouveau les voix et s'en approcha. C'était bien des korils... Ceux-ci formaient une ronde autour d'un grand arbre et chantaient à tue-tête " lundi mardi mercredi ". A les voir si joyeux et à entendre leur air si entraînant, Banéad ne put s'empêcher de dire tout bas " jeudi vendredi samedi " Les petits Korrigans, tout émerveillés dirent en choeur : 

" il connaît la suite de  la chanson ! Il connaît la suite de la chanson ! Il mérite une récompense !  Désires-tu la richesse ou la beauté ?" Banéad, très étonné par leur gentillesse, répondit qu'il souhaitait la beauté. Les korils lui demendèrent s'il était sûr de ne pas opter pour la richesse, mais Banéad était décidé à se séparer de cette horrible bosse qui le faisait souffrir. " D'accord ! " dirent les Korrigans. Ils l'invitèrent à se joindre à leur ronde enchantée. Celle-ci tourna de plus en plus en vite, telle une tornade ! A la fin de la ronde folle, Banéad n'avait plus sa bosse. il rentra chez lui le coeur léger. Sur le chemin, il croisa son voisin, bossu comme lui, qui ne le reconnut pas. Celui-ci ne put croire qu'il s'agissait de son ami bossu. " Si tu es Banéad, alors tu dois connaître mon nom? Quel est-il ? " demanda le voisin, incrédule. Banéad le lui dit. Le voisin finit donc par le croire. " Mais comment as-tu fait pour perdre ta bosse ?!? " s'écria le voisin. " Je ne peux te le dire... A présent, je dois rentrer chez moi. " conclut Banéad. Or, le voisin ne l'entendit pas de cette oreille. Il voulait percer ce mystère et pour cela, il était prêt à tout. Il se rendit chez Banéad et lui réclama la somme d'argent qu'il lui avait prêté et dont il devait s'aquitter. " Mais je n'ai pas encore réuni toute la somme ! Je ne peux te rembourser..." répondit, désolé, Banéad.

" Soit " dit le voisin, " Alors, dis-moi comment tu as perdu ta bosse et nous serons quittes ! " Le rusé voisin avait fait mouche. Banéad lui raconta tout de ses péripéties enchantées avec les korils. " Et tu as choisi la beauté ?!? Pauvre sot ! ..." ricana le voisin. En sortant de chez Banéad, il n'eût qu'une idée en tête : aller lui aussi trouver les fameux korrils et... faire fortune ! En cette nuit de pleine Lune, il arriva bien vite sur les lieux magiques. Les petits korrigans étaient là, autour du même grand arbre, entonnant leur chant : " lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi"...." Et dimanche !" Cria le voisin. Euphoriques, les korils s'écrièrent " Il connaît la suite de la chanson ! Il connaît la suite de la chanson ! Il mérite une récompense ! Que veux-tu ? " Le voisin, de répondre à la hâte : " Je veux ce que Banéad a laissé !" (le pauvre sot - pensa t-il)

  Les korrigans l'entraînèrent dans leur ronde folle, telle une tornade !   Au sortir de la ronde enchantée, le voisin avait deux bosses...